C'est le 6 octobre 1955 que l'aventure a commencé pour la DS, au Salon de Paris, qui se déroule à cette époque au Grand Palais. Avec sa ligne futuriste, fuselée, signée du designer italien Flaminio Bertoni (qui a aussi dessiné la 2CV) et ses nombreuses innovations technologiques, la DS crée une véritable émeute. La DS est une voiture révolutionnaire par son design mais aussi par sa technique. Elle reçoit ainsi des éléments rares voire inédits à l'époque : direction assistée, boîte de vitesses à commande hydraulique, frein avant à disque, phares pivotants (en 1968)... La DS débute sa carrière avec un bloc quatre cylindres 1,9 litre de 75 ch. Puis ce moteur sera retravaillé et développera 2,0, 2,1 puis 2,3 litres. D'où les appellations DS 19, 20, 21 et 23 ! La plus musclée sera une 23 avec injection électronique de 130 ch. Notez l'implantation particulière de la roue de secours. La DS a rapidement été déclinée en carrosserie grand volume. Le break a beaucoup été utilisé en configuration ambulance, pouvant recevoir derrière le conducteur un brancard. En 1957, Citroën lance l'ID, une version simplifiée de la DS. Celle-ci se distingue par une finition moins luxueuse et des solutions techniques moins évoluées, comme une direction et un freinage non assistés. Mais le principal est là, à savoir la ligne inimitable de la DS. Plus de 800.000 ID seront fabriquées jusqu'en 1975. Impossible de parler de la DS sans évoquer le général de Gaulle, qui en a fait la voiture présidentielle. L'auto est entrée dans l'histoire le 22 août 1962 lorsque le général sort indemne d'un attentat alors qu'il était à bord de la Citroën. Et il le doit beaucoup à sa DS qui a réussit à s'échapper malgré deux pneus crevés. Au cinéma, le plus célèbre « propriétaire » de DS est incontestablement Louis de Funes. L'auto tient d'ailleurs un rôle central dans « Les aventures de Rabbi Jacob ». La DS est également très présente dans Fantomas, et pas seulement du côté du célèbre acteur, puisque Fantomas lui même se retrouve aux commandes de l'auto... mais une version volante ! Ayant eu de nombreux grands rôles au cinéma, la DS a également joué les stars sur le petit écran. Et pas uniquement en France. Elle a ainsi été la voiture de Patrick Jane, le célèbre « Mentalist » pendant six saisons. Un joli cocorico. Ce modèle très original se nomme "Mille Pattes", en référence au nombre étonnant de roues qui l'équipe : pas moins de 10. Mais il y a une explication : il s'agit d'un exemplaire spécial pour le fabricant de pneumatiques Michelin, qui a alors utilisé ce véhicule pour des tests. Pour fêter les 60 ans de la DS, et la création de la marque du même nom, nouveau porte drapeau premium du groupe PSA, les équipes du centre de style DS ont revisité une DS 21 Pallas. Nommée Année modèle 2015, cette version arbore une teinte bleu encre et un intérieur en cuir inspirés par la nouvelle DS 5. Avec sa banquette généreuse et moelleuse ou encore ses suspensions très souple, la DS était la parfaite définition du confort automobile. Même si pour certains, les voyages à son bord n'étaient pas une partie de plaisir, à cause d'une sensation... de mal de mer. Les ID et DS ont eu une belle carrière en sport automobile, avec plusieurs victoires notables en rallye, dont le Monte-Carlo en 1959 et 1966 ou le Tour de Corse en 1963. La DS intéresse rapidement les carrossiers. L'un des plus inspiré par la berline des chevrons est incontestablement Henri Chapron, qui va proposer plusieurs déclinaisons de la DS, à commencer par le cabriolet. Le découvrable va garder l'allure fuselée de la berline. Ce qui donne ce profil particulier, avec une partie arrière qui semble interminable. Après le cabriolet, quoi de plus logique pour Chapron de proposer des coupés ! Il lancera ainsi en 1960 cette version « Le Dandy ». 50 exemplaires seront produits jusqu'en 1968. De nos jours, il faut débourser une somme à six chiffres pour en acquérir une... lorsque l'occasion se présente. Très exactement, 1.455.746 DS ont été produites jusqu'en 1975. La fabrication a commencé le lendemain de la présentation. Malheureusement, les premiers clients essuieront les plâtres comme c'est souvent le cas pour les autos innovantes. Et ils n'étaient pas aidés par les garagistes Citroën, souvent dépassés par le contenu technologique.